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La reprise économique en K et la survie de votre PME

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La reprise en K et comment elle affecte les PME.

Il ne fait aucun doute que la pandémie de COVID-19 a touché les PME du Canada de façon disproportionnée. Étant donné que ces petites et moyennes entreprises sont déjà aux prises avec des lacunes en matière de compétences, des pénuries de main-d’œuvre, une économie malmenée, des problèmes de chaîne d’approvisionnement, l’inflation et une récession imminente, ce qui arrive à ce secteur affecte absolument tout le monde.

Malgré ces défis de taille, les PME sont restées les principaux moteurs de la croissance économique et de l’emploi dans le secteur privé au Canada. Lorsque 1,3 million de petites et moyennes entreprises emploient plus de personnes que presque tout autre secteur, il est évident que leur survie est essentielle. Mais comment font-elles pour non seulement survivre, mais prospérer?

Ces derniers temps, les économistes prévoient que de nombreuses PME pourraient se retrouver sur la mauvaise branche d’une reprise en K.

Qu’est-ce qu’une reprise en K?

Après un ralentissement économique, les différents segments d’une économie ont tendance à se redresser à des rythmes, des temps ou des envergures nettement différents. On l’appelle une reprise en K parce que, lorsqu’on les trace ensemble, les trajectoires des différentes parties de l’économie peuvent diverger, ce qui finit par ressembler aux deux branches de la lettre « K ».

Une reprise en K entraîne des changements dans la structure de l’économie, car les résultats et les relations économiques sont essentiellement modifiés avant et après la récession.

Un graphique montrant une tendance à la reprise en K par rapport à la pandémie de COVID-19.

Le terme de reprise en K est apparu en 2020, à la suite du fort ralentissement de l’activité économique aux États-Unis pendant la pandémie de COVID-19. Il a été utilisé pour décrire la reprise économique inégale vécue par une variété de secteurs et par la population active.

Une reprise en K compare les trajectoires de variables économiques distinctes à travers la société ou l’emploi dans différents secteurs, contrairement aux descripteurs lettrés des récessions et reprises économiques plus couramment utilisés dans le passé.

Une reprise en V est illustrée par une remontée abrupte vers un sommet antérieur après un grave ralentissement économique ou une récession.

Un graphique montrant la récession de 1952 à 1955.

En revanche, une reprise en U montre que l’économie est à la traîne pendant de nombreux trimestres avant de revenir finalement à son état antérieur.

Un graphique montrant la récession de 1973 à 1976.

Une reprise en L se produit à un rythme lent et inclut souvent un chômage persistant avec une croissance économique faible.

Un graphique montrant la décennie perdue de l'économie japonaise..

Enfin, une reprise en W montre une baisse puis une hausse rapide suivie d’une autre forte baisse pour enfin se terminer par une forte hausse.

Un graphique montrant la récession du début des années 1980.

Les causes de la reprise en K

La reprise en K est le résultat d’une récession ou d’un ralentissement économique qui s’est produit à des vitesses différentes. Comme le symbolise la forme en K, l’économie a été divisée en deux, en fonction de caractéristiques telles que la géographie, la richesse et l’industrie.

La reprise en cours après la pandémie de COVID-19 est fragmentée et irrégulière. Alors que des millions de personnes se sont retrouvées au chômage, les plus riches ont accru leur fortune. L’enquête ICE360 2021, menée par People’s Research on India's Consumer Economy (PRICE), montre, entre autres, que les 20 % des ménages les plus riches ont ajouté plus de revenus au cours des cinq dernières années que pendant toute autre période de cinq ans précédente.

Au cours de la pandémie de COVID-19, des secteurs tels que les restaurants, les hôtels et les industries du divertissement ont été les plus durement touchés, tandis que de nombreux autres secteurs ont prospéré grâce au passage des entreprises au travail à distance. À elle seule, cette situation a fait augmenter les ventes d’appareils électroniques, car les employés travaillaient depuis leur domicile, et l’utilisation des outils de vidéoconférence a explosé.

Réaction des Canadiens

Les données économiques actuelles montrent que la main-d’œuvre canadienne, dont la grande majorité est employée par des petites et moyennes entreprises, suit la reprise en K dans deux directions différentes. Les cols blancs qui poursuivent leur travail à domicile sont sur la voie de la hausse. Les cols bleus qui font face à des heures de travail imprévisibles ou réduites ou, pire encore, à une perte de revenu, sont sur la voie de la baisse.

Heureusement, le déploiement de la vaccination a accéléré les réouvertures, mais l’économie ne rebondit pas aussi vite que nous le souhaiterions. De nombreuses fermetures définitives, un chômage durable et des investissements retardés ralentissent la reprise. Dès mai 2020, le nombre d’entreprises actives a diminué de 100 000 par rapport aux 12 mois précédents. Plus de la moitié d’entre elles étaient dans l’hôtellerie, la construction, les services personnels, la restauration et le commerce de détail.

En moyenne, les Canadiens ont dépensé environ 4 000 $ de moins pendant la pandémie. En revanche, ils ont économisé près de 6 000 $ par personne. La réouverture, bien que lente, s’accompagne d’une confiance croissante des consommateurs. On peut s’attendre à ce que les Canadiens commencent à dépenser une partie de leurs économies, d’abord très probablement dans les secteurs des voyages et de la restauration.

Toute cette demande refoulée des consommateurs et leur pouvoir d’achat offrent d’énormes possibilités aux petites et moyennes entreprises, mais des efforts considérables sont nécessaires. De nombreuses PME procèdent déjà à des changements dans le cadre de cette nouvelle normalité. Nous constatons une meilleure protection de la santé et de la sécurité des employés et des clients grâce à l’amélioration des procédures de nettoyage et de désinfection, aux technologies sans argent comptant et sans contact, aux menus à code QR, etc. Bien sûr, il existe toujours d’autres idées pour aider votre entreprise.

Se concentrer sur le numérique

Des actions plus spectaculaires, telles que la numérisation, constituent un tournant majeur pour les PME qui n’ont pas encore fait le saut. Adapter les modèles d’entreprise et investir dans les nouvelles technologies pour devenir plus virtuels, plus mobiles, voire mondiaux, peut accélérer le redressement d’une entreprise et ouvrir la voie à une augmentation des revenus.

Les achats en ligne se sont considérablement développés pendant la pandémie et sont déjà en train de devenir une nouvelle habitude de consommation ancrée dans les habitudes. Les PME qui ont effectué leurs transactions en ligne sont largement gagnantes. Les restaurants qui ont réussi à survivre ont investi dans des programmes de plats à emporter et de livraison qui ont non seulement généré des revenus, mais aussi fidélisé la clientèle. Ils ont retravaillé leurs sites Web, créé des applications ou se sont associés à des services tels que Uber Eats, SkipTheDishes et DoorDash pour externaliser leurs services de commande et de livraison.

Intensifier votre commerce électronique

De nos jours, la plupart des PME doivent avoir une certaine présence en ligne, en fonction de leur capacité d’investissement. La création de votre propre site de commerce électronique est la meilleure solution, mais aussi la plus coûteuse. Les coûts initiaux sont le développement du site et du commerce électronique, ainsi que les logiciels et le matériel. Les coûts permanents sont le FAI, la formation de personnel, la maintenance, les mises à niveau et la livraison.

 Les PME disposant de plus petits budgets peuvent travailler sur Amazon, Google Shopping et Etsy pour le commerce de détail, DoorDash, Uber Eats et SkipTheDishes pour les restaurants, et Tripadvisor, Expedia et Airbnb pour les services de voyage et d’hébergement. En plus de fournir un accès direct aux marchés locaux, nationaux et internationaux, leur flexibilité est excellente pour les essais de produits, les promotions et pour garder un œil sur votre concurrence.

Les plateformes de médias sociaux telles que Facebook, Instagram et même TikTok sont faciles à utiliser et offrent un accès direct aux communautés en ligne au prix d’un accès à Internet. Ce sont de bons points de départ pour les PME qui cherchent à se mouiller (ainsi qu’à obtenir une preuve anecdotique du concept) dans le commerce électronique.

Tester, expérimenter et adapter

Pour saisir votre chance, il faut tâter le terrain. Commencez par une option qui correspond à votre budget. Lorsque vous serez sûr de vos offres et que votre clientèle se sera développée, la migration ou l’expansion sera plus sûre.

Si cela vous semble décourageant, vous pouvez trouver du soutien, de la formation, des conseils et des subventions par le biais du programme de partenariat des gouvernements fédéral et provincial Digital Main Street.

Points à retenir

 Quelle que soit la forme de la reprise postpandémique – W, U, L, V ou K – les petites et moyennes entreprises doivent d’abord comprendre comment elles peuvent rester à flot. Une reprise en K est plus difficile pour de nombreuses PME, mais pas insurmontable. Non seulement ces entreprises sont les plus durement touchées par la COVID-19 et le confinement, mais elles peuvent être soutenues par la réouverture accélérée par les programmes de vaccination et l’enthousiasme que la plupart des Canadiens ont manifesté face aux changements dans le fonctionnement du monde qui les entoure désormais.

Il y a des points positifs pour compenser la morosité d’un ralentissement économique mondial – et même d’une récession annoncée – tant que les entrepreneurs et les PME peuvent maintenir une progression constante, ponctuée de réflexions prudentes, d’une planification méticuleuse et d’un courage intelligent. Aucune entreprise ne fonctionne sans risque, mais l’atténuation de ces risques doit faire partie de vos efforts quotidiens.

Résumé

Les PME peuvent survivre et même prospérer au cours d’une reprise postpandémique en K si elles disposent d’informations pertinentes et des bons outils pour maintenir leur activité. Dans cet article, nous expliquons les raisons de la situation actuelle et proposons des idées pour y remédier.

Qu’il s’agisse d’expliquer exactement ce qu’implique une reprise en K et pourquoi elle se produit, ou ce que votre PME peut faire pour protéger l’activité de base tout en progressant le long de la branche ascendante du graphique, les solutions que nous proposons ne sont qu’un début. Mais l’objectif ici est de stimuler et d’inspirer votre planification pour maintenir votre petite ou moyenne entreprise sur la voie d’une reprise complète qui mène à la prospérité.

Avis de non-responsabilité

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